La météo peut-elle tout prévoir ?


Souvent, on sait qu’un phénomène va survenir, mais on ne peut pas dire précisément où et quand. Il arrive aussi que des événements attendus ne se produisent pas... Les limites de la météorologie sont d’ordre technique : les outils d’observation et de simulation sont très pointus, mais restent insuffisants pour cerner toute la complexité de l’atmosphère.


En bref…

La prévision météo : comment ça marche ?



L’ensemble des données relevées sur le terrain par les stations météo et balises, et des images radar et satellites, sont traitées par un modèle informatique qui produit une simulation du temps pour les heures à venir. L’opération est réalisée 4 fois par jour.

Entre ensuite en jeu l’expertise humaine, avec l’analyse des résultats par un prévisionniste qui les ajuste et les traduit pour en ressortir les informations que tout le monde connaît : températures minimales et maximales, durée des précipitations (averses ou pluies persistantes), risques d’orage etc.


 

La météo, une science complexe

Les facteurs déterminant la formation ou non d’un phénomène météorologique sont très nombreux. Certains sont liés aux conditions atmosphériques, qui elles-mêmes évoluent selon l’altitude sur des colonnes d’air de plusieurs dizaines de kilomètres de haut : humidité, pression, vents etc. D’autres paramètres dépendent des conditions locales au sol, comme la présence d’étendues d’eau, de relief ou de zones urbanisées.

L’interaction entre tous ces éléments est grande : une petite modification d’un des paramètres peut être déterminante (une variation d’1°C suffit par exemple à transformer la pluie en neige et inversement). Or, il est tout bonnement impossible de connaître l’état exact de chacun de ces paramètres en tout point du territoire.

 

L’impossibilité d’avoir une vision exhaustive des conditions au sol


Les stations météorologiques donnent des informations précises sur les conditions au sol, comme l’humidité de l’air, la vitesse et la direction des vents ou la température. Seulement les informations valables en un point ne le sont généralement pas à quelques kilomètres de là. Et installer un appareil de mesure par kilomètre carré sur l’ensemble du pays n’est évidemment pas envisageable.


 

L’impossibilité de connaître le détail des conditions atmosphériques


Les outils d’observation du ciel à grande échelle ne parviennent pas à cerner certains phénomènes. Ainsi, si les satellites effectuent un suivi global des phénomènes atmosphériques, ils ne permettent pas de connaître la vitesse réelle des vents ou les changements d’état de l’eau à l’intérieur d’un nuage. Quant aux canaux infra-rouge des satellites météorologiques, ils ne permettent que la détection des nuages les plus élevés, et non ceux du-dessous.

Dès lors que les données utilisées pour la modélisation sont incomplètes, les prévisions produites sont fatalement faussées.

 

Une échelle de modélisation trop large pour appréhender les phénomènes locaux


Les modélisations sont réalisées sur la base d’un maillage, c’est-à-dire d’un découpage de l’atmosphère (voir ci-contre la représentation schématique du maillage). Plus ce découpage est fin, plus les informations qu’il contient sont précises (nombre de paramètres et détail sur leur état).

Le maillage le plus fin exploité par Météo-France pour ses prévisions régionales (modèle AROME), restitue des mailles de 2,5 km de côté. C’est assez précis, mais insuffisant pour anticiper les phénomènes les plus localisés, comme les vents locaux ou les orages isolés.

Techniquement, ce maillage peut encore être affiné. Mais les coûts représentés par cette prouesse technologique sont faramineux. La démarche a déjà été entreprise localement pour des zones à forts enjeux, comme les aéroports, mais ne peut raisonnablement pas être appliquée à l’ensemble du territoire français.

 

La difficulté de prévoir les phénomènes à petite échelle


Les modèles peuvent anticiper les phénomènes de grande ampleur, comme les tempêtes, les canicules ou les vagues de froid. Mais il leur est impossible de prévoir les phénomènes de petite échelle (très localisés), comme les rafales ou les orages : en l’occurrence, les zones où les conditions seront propices à la formation d’orages peuvent être délimitées. Mais aucune machine et aucun prévisionniste ne peut dire longtemps à l’avance à quel endroit à l’intérieur de cette zone ils éclateront et quand précisément.

 

Des prévisions parfois incomplètes ou erronées… mais le plus souvent vérifiées !


Les prévisions météorologiques sont des « indications données sur l’état probable de l’atmosphère du jour, de la semaine, etc., à venir » (Le nouveau Petit Robert, 2007), et non des vérités futures. Leur vocation est de donner des tendances d’évolution, et ces tendances sont généralement vérifiées.


C’est précisément parce qu’il est techniquement impossible d’émettre des prévisions locales fiables à 100 % que la vigilance météo est établie par département.

   
 

 
 


 

 

 

 
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