Problèmes récurrents de la vigilance


La vigilance météorologique est trop souvent prise pour une information locale et non départementale, ce qu’elle est en réalité. Les événements annoncés qui ne se produisent pas sont souvent considérés à tort comme des erreurs de prévision. Entre vraie erreurs et problèmes d’interprétation, la vigilance météo est parfois décrédibilisée.

 

Les événements surestimés : fausses alarmes et fausses alertes


La notion de fausse alarme est employée par Météo-France pour désigner un cas où un département a été placé en vigilance orange alors que le phénomène attendu ne s’y est pas produit ou pas avec l’intensité prévue.

La fausse alerte relève du domaine de la sécurité civile : c’est quand l’alerte a été donnée mais que les événements ne la justifiaient finalement pas, soit parce que le phénomène ne s’est pas produit, soit parce qu’il n’a pas eu de conséquences significatives.

Fausses alarmes et fausses alertes ne vont pas toujours de pair. Il peut y avoir fausse alarme sans qu’aucune alerte n’ait été donnée… mais aussi fausse alerte pour « alarme » vérifiée, lorsque l’alerte est donnée localement et que le phénomène a bien touché le département, mais seulement en partie ou sans conséquences significatives.

La conséquence, dans les deux cas, est la décrédibilisation de la vigilance météo, l’indicateur n’étant par la suite plus pris en compte par les élus et citoyens qui estiment que Météo-France va « encore se tromper ».


A savoir

Plus de 8 cas sur 10 de mises en vigilance orange ou rouge sont justifiés. Ce n’est donc pas parce que votre département a été placé en vigilance et que votre commune n’a pas été impactée que Météo-France s’est trompé ! Le plus souvent, le phénomène a simplement frappé ailleurs, et ce qui est considéré comme une erreur de prévision relève en réalité d’une erreur d’interprétation de la carte.


 

Les événements non anticipés : non détections et vigilances non relayées


La non-anticipation d’événements dangereux peut avoir de lourdes conséquences pour la population non préparée. Dans 2 % des cas, le phénomène n’a tout simplement pas été détecté à l’avance par les prévisionnistes. Les autres fois, c’est que l’information sur la vigilance n’a pas été relayée localement.

La vigilance non relayée est souvent une conséquence de la décrédibilisation de la vigilance météo.




L’information sur la vigilance n’étant pas toujours relayée à la population quand elle devrait l’être, il est d’autant plus important que tout citoyen ait accès directement à la vigilance météo et sache l’utiliser, pour savoir réagir en cas de phénomène météorologique dangereux.




 

La vigilance départementale, un indicateur trop général ?


Une information par département, c’est insuffisant pour savoir à l’avance ce qu’on encoure sur une commune donnée. Alors trop souvent la vigilance, jugée trop vague, n’est pas prise en compte.

Mais il est techniquement impossible pour Météo-France d’affiner la procédure. D’abord parce que la localisation précise et à l’avance des phénomènes météorologiques est délicate, ensuite parce que les enjeux et la vulnérabilité du territoire (critères pris en compte pour l’estimation du seuil de vigilance) ne peuvent être connus localement.


 

La recherche de solutions locales


Pour les particuliers, Météo-France a développé des applications à installer sur téléphone portable pour pouvoir consulter à tout moment des informations personnalisées : par commune, station de ski, sur les routes etc.

Pour les collectivités, un éventail de services de proximité payants a été mis en place, soit directement par Météo-France, soit en partenariat avec des bureaux d’étude. Les produits proposés sont nombreux et variés, allant de la prévision actualisée régulièrement à l’observation en temps réel des conditions (images satellites et radar, relevés des stations etc), en passant par l’aide à la gestion des événements météorologiques dangereux.

Concernant l’anticipation des phénomènes hydrométéorologiques, les collectivités peuvent se doter de leur propre système d’observation en temps réel et de modélisation (c’est par exemple le cas de Nîmes et Marseille). Développés avec des sociétés privées, ils présentent un coût non négligeable que toutes les communes ne peuvent supporter.

Ces outils peuvent apporter une aide aux maires pour la prise de décision et la gestion des événements, mais ils n’apportent pas une solution à tous les problèmes. Les données les plus précises relèvent d’observations en temps réel ou de prévisions à très court terme, ne laissant pas toujours le temps de déclencher l’alerte ou de mettre en place les actions de sauvegarde nécessaires. Et si le maire peut être conseillé par un prévisionniste, il reste responsable des décisions et des actions à mettre en œuvre sur sa commune.



En complément des données Météo France, deux sites Internet accessibles à tous permettant une observation en temps réel des phénomènes météorologiques :
  • Infoclimat, association loi 1091 œuvrant dans l’information en temps réel sur les phénomènes météorologiques dangereux : http://www.infoclimat.fr/accueil/
  • Weishaupt, site suisse donnant pour la France des indications sur les phénomènes en cours et leur intensité : http://alerte.vigilance-meteo.fr/
    Attention : sur ce site les couleurs correspondent uniquement à l’intensité des phénomènes, elles ne sont donc pas comparables à celles de la vigilance météo


   
 

 
 


 

 

 

 
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