La question du collège des Six Vallées


Le collège et les caprices du cirque de Saint-Antoine

Le collège des Six Vallées est situé sur le cône de déjection du cirque de Saint-Antoine, en aval de la plage de dépôt (Photo 21). S’il ne s’agit pas du bâtiment le plus exposé, le collège représente en revanche le principal enjeu du secteur, dans la mesure où il accueille près de 560 élèves, auxquels s’ajoutent à l’heure du déjeuner les demi-pensionnaires des deux autres écoles de Bourg d’Oisans, car elles ne disposent pas de cantine.

En juin 1998, l’éboulement s’est produit au début des vacances scolaires, à un moment où le collège était quasiment vide (il ne comptait qu’une dizaine d’internes). En 2004 en revanche, tout le monde était présent dans l’établissement lorsque l’évènement a eu lieu. Etant à ce moment là dans leurs salles de cours, les élèves sont restés confinés pendant plusieurs heures avec leurs professeurs respectifs, avec l’interdiction de sortir des classes et de circuler dans les couloirs. Pour les deux évènements, les pompiers se sont rapidement rendus sur place pour donner des consignes de sécurité et ainsi assurer le calme au sein de l’établissement.

Si les deux évènements se sont déroulés sans encombre, il a tout de même fallu prendre des mesures pour mettre en place un programme d’information des élèves et du personnel, pour que chacun sache quel comportement adopter en cas d’évènement majeur.


L’information au sein du collège

Ce besoin d’information a été revendiqué en premier lieu à la suite de l’éboulement de juin 1998 par des professeurs qui refusaient de reprendre les cours en septembre sans être préalablement informés de la situation et du risque que représentait le cirque de Saint-Antoine. Des stages d’une semaine destinés au personnel enseignant se sont donc déroulés à la rentrée pour leur expliquer de quelle manière était structurée la falaise du Prégentil et dans quelle mesure elle pouvait représenter une menace.

Un système d’« alerte mise à l’abri » a également été mis en place : elle consiste en un plan de confinement, prenant effet en cas d’évènement majeur dès lors que le chef d’établissement déclenche l’alarme. Pour que les élèves aient une bonne connaissance de ce système et qu’ils sachent exactement comment réagir en cas d’alerte, des exercices sont réalisés une fois par semestre au cours de l’année ; à chaque fois, le chef des pompiers de Bourg d’Oisans se rend sur place afin de voir comment se déroule l’exercice et de chronométrer le temps qu’il faut aux élèves pour se regrouper à l’intérieur des locaux. Les alarmes mise à l’abri et incendie sont déclenchées à la rentrée, puis plusieurs fois au cours de l’année, pour permettre à tout le monde de bien les distinguer. Par ailleurs, les couloirs de l’établissement sont munis de haut-parleurs permettant à tout moment de faire circuler des messages d’alerte ou des consignes à suivre. Enfin, des QCM sont distribués chaque année aux différentes classes pour tester leurs connaissances quant au comportement à adopter en cas d’alerte.

En insistant tout au long de l’année sur l’information des élèves en matière de risques liés à la falaise du Prégentil, le collège cherche à se prémunir de toute crise en cas d’évènement majeur (par exemple, un nuage de poussière du type de celui de juin 1998 qui se formerait à un moment où le collège compte plus de 600 personnes).


La situation actuelle

Au lendemain des évènements de 1998, la population et les élus (de la commune et du département) ont fait du collège des Six Vallées une préoccupation majeure, les réactions ayant été de suspendre le projet d’extension de l’établissement et d’informer les élèves et les nouveaux professeurs de la situation.

Les aménagements de protection mis en place depuis 1998, et le fait que la falaise n’ait pas montré de mouvements significatifs depuis 2004, ont permis de rassurer l’ensemble des occupants du collège. La peur de voir le cirque de Saint-Antoine s’est ainsi estompée au fil des années.

Mais le collège des Six Vallées doit tout de même être déplacé, en raison des travaux d’extension de l’établissement qui s’avèrent aujourd’hui indispensables (on y compte environ 560 élèves alors que les locaux étaient destinés à accueillir un maximum de 450 individus) mais qui ne peuvent être effectués sur le bâtiment en place actuellement. Ce projet soulève cependant de nouvelles interrogations, dans la mesure où l’établissement doit être déplacé dans la plaine, qui est soumise aux risques de crue de la Romanche.
   
 

 
 


 

 

 

 Photo 21 - Localisation du collège des Six Vallées sur le cône de déjection du cirque de Saint-Antoine
Photo 21 - Localisation du collège des Six Vallées sur le cône de déjection du cirque de Saint-Antoine



 
 Photo 22 - Point de rassemblement des classes de 3e en cas d’alerte mise à	l’abri
Photo 22 - Point de rassemblement des classes de 3e en cas d’alerte mise à l’abri



 
 Photo 23 - Couloir situé du côté de la falaise du Prégentil
Photo 23 - Couloir situé du côté de la falaise du Prégentil



 

 
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