Le suivi des versants instables


Douze sites instables du Trièves-Beaumont font actuellement l’objet d’un suivi, visant à apprécier l’évolution des différents glissements.

 

Comment connaître la dynamique des glissements ?

L’objectif de ce suivi est de connaître à la fois les vitesses et les directions de déplacement des glissements afin d’apprécier, au terme de plusieurs années de collecte des données, les dynamiques générales d’évolution des phénomènes. Ce travail d’observation permet aussi de voir où et quand les mouvements s’accélèrent, afin de renforcer la vigilance en cas d’évolutions significatives.

Les suivis sont de types inclinométrique et topographique :

  1. les inclinomètres (qui s’apparentent à des tubes qui traversent les couches meubles et sont ancrés dans le substratum stable) se déforment au niveau de la surface de cisaillement, ce qui permet d’en déterminer la profondeur, et par conséquent l’épaisseur des masses en glissement
  2. le suivi topographique se fait grâce à la mesure des déplacements de balises réparties à la surface des glissements, à l’aide soit de GPS, soit de tachéomètres ; son but est de caractériser, en surface, la vitesse et le mode d’évolution des secteurs instables (avancement, affaissement, rehaussement etc.) entre plusieurs relevés

 

Financement, mesures, interprétation des résultats : qui fait quoi ?

Le suivi des sites à risque fait partie de la politique de prévention des risques menée par le Conseil Général de l’Isère. Il a débuté dans les années 1970/1980 avec l’instrumentation des premiers glissements : Saint-Martin-de-Clelles (1973), Avignonet, Marcieu, Saint-Guillaume (1985) et Ponsonnas (1986).

Les mesures sont effectuées par des bureaux d'études spécialisés, le plus souvent un géotechnicien associé à un géomètre, choisis par le Conseil général dans le cadre d'une procédure de mise en concurrence. Pour la période 2005-2009, ce sont le service de Restauration des Terrains en Montagne (RTM) de l’Isère et le cabinet de géomètres SINTEGRA qui effectuent les mesures. Les résultats sont ensuite rassemblés et analysés par le service RTM, qui dresse chaque année un rapport de suivi, transmis aux communes concernées.

Cela permet de suivre l’évolution des différents sites et, en fonction de la tendance (ralentissement ou accélération des mouvements), de décider de réduire ou d’augmenter la fréquence des relevés sur un site pour l’année à venir. Habituellement, ils sont réalisés en moyenne deux à quatre fois par an.

Un tel suivi n’a donc qu’une vocation de connaissance générale et ne peut en aucun cas être assimilé à un dispositif de surveillance et d’alerte destiné à assurer la sécurité des personnes, car les accélérations des mouvements de versants ne peuvent être repérés que sur plusieurs mois et non en temps réel.

 

Les 12 sites suivis dans le Trièves-Beaumont

Les sites faisant l’objet d’un suivi présentent toujours des enjeux humains. C’est le Conseil Général qui, sur proposition du RTM, retient les glissements méritant d’être instrumentés en fonction du risque qu’ils représentent.

Sur l’ensemble des sites suivis dans le département de l’Isère, la moitié est située dans la région instable du Trièves-Beaumont. Ces glissements se trouvent sur les communes de :

  1. Avignonet
  2. Lavars
  3. Marcieu
  4. Monestier-du-Percy
  5. St-Martin-de-Clelles
  6. St-Guillaume
  7. Sinard
  8. Cognet
  9. Les Côtes de Corps
  10. Pellafol
  11. Ponsonnas
  12. Quet-en-Beaumont

Certains sites sont équipés uniquement de plots topographiques, d’autres disposent seulement d’un ou plusieurs inclinomètres, et d’autres encore sont pourvus des deux types d’instrumentation.

 

Des fissuromètres sur les maisons : quand des habitants surveillent un glissement

Dans un autre registre, la commune de Monestier-du-Percy a installé des fissuromètres sur quelques maisons du hameau du Serre sur préconisation du service RTM.

Ces appareils servent à mesurer au cours du temps l’écartement de fissures affectant des bâtiments, ce qui renseigne sur l’activité du glissement. Ce type de mesure s’apparente donc plus à de l’autosurveillance, même si aucun dispositif d’alerte n’est en place.

Le principe est le suivant : les habitants surveillent eux-mêmes les fissuromètres et sont tenus, si le glissement semble s’accélérer, d’alerter le maire qui fera réaliser une expertise si cette précaution s’avère nécessaire. Aucun mouvement particulier n’a cependant été repéré par les habitants depuis la mise en place des fissuromètres.

 

   
 

 
 


 

 

 

 Plot topographique utilisé pour le suivi des glissements de terrain
Plot topographique utilisé pour le suivi des glissements de terrain



 
 Principe de fonctionnement d’un tube inclinométrique
Principe de fonctionnement d’un tube inclinométrique



 
 Fissuromètre sur le mur d’une maison du hameau du Serre à Monestier-du-Percy
Fissuromètre sur le mur d’une maison du hameau du Serre à Monestier-du-Percy



 

VIDEOS


Le suivi des glissements : comprendre leurs dynamiques pour mieux gérer le risque (Interview de Bastien Auber, Géologue au Service de Restauration des Terrains en Montagne (RTM) de l'Isère)



 
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