Un risque majeur


Aujourd'hui, en France, la probabilité qu'un accident survienne sur les grands ouvrages est extrêmement faible, car les efforts fournis et les sommes engagées pour leur entretien et leur contrôle sont considérables. Mais s'il se produisait, les conséquences seraient catastrophiques…

Ce sont évidemment les grands barrages qui en général pourraient, en cas d’accident grave, créer le plus de dégâts, quoique les barrages de moindre importance ne sont pas exempts de dangers potentiels.

La Commission Internationale des Grands Barrages tient à jour la liste de ces ouvrages dans le monde et répertorie les accidents qui surviennent. Pour la période 1900-1965, elle a recensé 209 accidents, dont 90 étaient des ruptures. Selon l’inventaire, il existait alors 9 000 ouvrages, soit un moyenne  de 4,5 accidents par an, dont 1,4 rupture. Autrement dit, environ une rupture par an dans le monde.

Des données plus récentes confirment ce chiffre et on peut estimer que la probabilité d’une rupture de barrage est approximativement d’1 pour 10 000 par an. Un tel événement semble donc hautement improbable, mais n’est pas pour autant à négliger.

Les accidents graves sont principalement consécutifs à une rupture brutale de l’ouvrage, à un éboulement important dans la retenue, provoquant une vague qui submerge le barrage, ou à une submersion consécutive à une crue importante de ou des cours d’eau alimentant la retenue. Une telle vague peut détériorer le barrage et entraîner sa rupture.

La rupture n’a pas la même cause pour les différents types de barrages. Les ouvrages en béton sont en principe plus sûrs que ceux en remblai dont les matériaux (terre, enrochements) sont moins résistants aux attaques de l’eau.

Sur les ouvrages en béton, la rupture peut, entre autres, provenir de la rupture des assis du barrage sur les parois naturelles latérales par suite de défauts géologiques non décelés.

La conséquence de cet événement est, en aval, une inondation particulièrement rapide et dévastatrice. L’onde de submersion peut avoir des répercutions sur plusieurs dizaines de kilomètres en aval, particulièrement graves s’il y a des zones très habitées ou des installations sensibles : industries, voies de communication, centrales électriques etc.

Il peut alors se produire des réactions en chaîne (« effet domino »), avec risque de pollution des sols, des eaux, voire de l’air, si des établissements industriels utilisant des produits dangereux et toxiques sont atteintes.

L’onde de submersion est l’inondation créée par la rupture d'un barrage

   
 

 
 


 

 

 

 Le Drac à son entrée dans l’agglomération grenobloise
Le Drac à son entrée dans l’agglomération grenobloise



 

 
  © 2000 - 2015 Institut des Risques Majeurs | Plan du site | Notice légale | Crédits |