Contrôle, surveillance et entretien des ouvrages


La surveillance, le contrôle et l’entretien des barrages ont pour objectif de prévenir leur dégradation sur le long terme. Ces mesures sont soumises à des règles strictes, rénovées et renforcées par le décret du 11 décembre 2007.

 

 

Les mesures préalables à la construction d’un ouvrage

Lorsqu’une personne morale souhaite construire un ouvrage ou obtenir le droit d’exploiter un barrage existant, elle en fait la demande à l’Etat. Les demandes de concession sont traitées par la DREAL, celles d’autorisation par les services de police de l’eau. Il y a alors un premier examen du dossier.

Si la demande concerne un grand barrage (plus de 20 mètres de haut), une expertise complémentaire est réalisée par le Comité Technique Permanent des Barrages et Ouvrages Hydrauliques (CTPBOH). Il a obligation de donner son avis sur le projet (notamment choix du site, type d’ouvrage, crue de projet, conception, dispositif d’auscultation etc.).

Le Comité Technique Permanent des Barrages et Ouvrages Hydrauliques

Il s’agit d’une structure interministérielle composée de personnes présentant des connaissances solides et une grande expérience en matière d’ouvrages hydrauliques.

Sa création par décret le 13 juin 1966 s’inscrivait dans la politique d’amélioration et de renforcement des mesures de sûreté des barrages mise en place après la catastrophe de Malpasset. Il s’occupait alors exclusivement de ce type d’ouvrage et s’appelait Comité Technique Permanent des Barrages (CTPB).

Son domaine de compétence a été étendu en 2007 aux digues de protection contre les inondations.

 

La surveillance des grands barrages

C’est au moment de la mise en eau d’un barrage que les risques de ruptures sont les plus importants. Cette phase, qui peut durer plusieurs années, se fait par paliers. Le barrage fait alors l’objet d’une surveillance continue et complète : il s’agit de déceler d’éventuelles fissures et déformations naissantes au niveau des fondations et sur les versants de la retenue. Cette surveillance maximale se fait selon une procédure particulière, qui est propre à chaque barrage et définie par son maître d’ouvrage.

Pendant l’exploitation normale, des examens visuels sont menés régulièrement et des mesures sont effectuées à fréquence variable selon les observations : la cadence des relevés augmente si des anomalies sont constatées.

Un barrage est un ouvrage vivant, dans le sens où il réagit aux variations de pression (liées aux fluctuations du volume d’eau) et de température. Un dispositif d’auscultation surveille en permanence ces réactions : les résultats des mesures sont comparés aux valeurs calculées par le modèle de comportement de l’ouvrage. Il est alors possible de déterminer si le barrage se comporte comme prévu ou bien si les déformations constatées sont irréversibles et susceptibles de fragiliser la structure (tassement, avancée de la voûte, fissuration etc.).

D’autres mesures et analyses peuvent également être menées ponctuellement pour vérifier l’état des matériaux, par exemple sur les ouvrages atteints de « maladie du béton ».

Par ailleurs, l’exploitant effectue des essais sur les organes d’évacuation des eaux pour s’assurer de leur bon fonctionnement.

Toutes ces mesures sont mises en œuvre par l’exploitant, qui rédige chaque année un rapport de synthèse des observations et résultats obtenus et l’envoie au service de contrôle. Celui-ci effectue une fois par an une visite du site, afin de vérifier que les mesures de surveillance sont appliquées comme il se doit et de contrôler à son tour le bon fonctionnement général de l’ouvrage.

En complément, une inspection approfondie de l’ouvrage a lieu au maximum tous les dix ans. La partie habituellement immergée est alors contrôlée soit par plongée, soit à l’occasion d’une vidange de la retenue.

En Rhône-Alpes,  la DREAL assure le contrôle de 33 grands barrages et de 28 barrages de moyenne importance.

Les bilans de la surveillance et des essais donnent lieu à des synthèses permettant un suivi et un diagnostic permanant de l’état de santé de l’ouvrage. En cas de nécessité, des mesures d’amélioration ou de confortement sont prises en conséquence.

Les méthodes de surveillance des barrages

L’auscultation continue permet d’assurer un suivi de l’ouvrage sur le long terme, mais aussi de déclencher l’alerte en cas d’apparition rapide de mouvements inhabituels laissant présager un éventuel danger pour les populations.

Types de suivis et outils nécessaires :

 Action

Instrumentation

Mesure de fuites au sein de la structure

Déversoirs

Vérification des systèmes d’étanchéité et du drainage des fondations

Piézomètres, débitmètres

Mesure des déformations des fondations

Extensomètres de forage, tassomètres, inclinomètres

Stabilité des fondations

Fissuromètres, inclinomètres

Déplacements du barrage

Pendules

Mesure des variations d’ouverture des fissures

Fissuromètres

Mesures de pressions interstitielles

Piézomètres


Plusieurs méthodes permettent parallèlement de contrôler l’état de santé du béton. Des mesures du potentiel électrique ou de propagation d’ondes acoustiques dans la structure, de même que des analyses physico-chimiques, fournissent des informations sur la qualité du matériau en différents points (degré d’altération, de corrosion).

 

Textes juridiques relatifs à la sûreté des barrages

Anciennes références :

  • décret du 13 juin 1966 instituant un comité technique permanent des barrages
  • circulaire n°70-15 du 14 août 1970 relative à l’inspection et à la surveillance des barrages intéressant la sécurité publique, modifiée par la circulaire n° TE-8562 du 29 septembre 1983
  • circulaire du 23 mai 1997 relative à la surveillance des barrages de moyenne importance, faisant partie de concessions de forces hydrauliques

Références actuelles :

  • loi sur l'eau et les milieux aquatiques du 30 décembre 2006 (articles L. 211-3 III du code de l'environnement)
  • décret 2007-1735 du 11 décembre 2007 relatif à la sécurité des ouvrages hydrauliques et au comité technique permanent des barrages et des ouvrages hydrauliques
  • arrêté du 29 février 2008 fixant des prescriptions relatives à la sécurité et à la sûreté des ouvrages hydrauliques
  • arrêté du 12 juin 2008 définissant le plan de l'étude de dangers des barrages et des digues et en précisant le contenu

 

   
 

 
 


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