VOS QUESTIONS !

1 Si la crue de 1859 se reproduisait aujourd’hui, les événements se dérouleraient-ils de la même manière ?
2 Le changement climatique influencera-t-il les risques de crue ?
3 Qu’est-ce qu’une crue bicentennale ?
4 Comment peut-on savoir le temps qu’il faisait avant la crue du 2 novembre 1859 ?
5 Comment savoir si mon logement, mon lieu de travail ou l’école de mes enfants est en zone inondable ?


Si la crue de 1859 se reproduisait aujourd’hui, les événements se dérouleraient-ils de la même manière ?

Depuis 150 ans, les lits de l’Isère et de ses affluents ont été largement endigués et se sont globalement rehaussés. Les écoulements n’ont donc plus la même vitesse et le risque de rupture de digue aux alentours de Grenoble constitue un nouveau paramètre. Ainsi les lieux de débordement et l’étendue des zones submergées ne seraient certainement pas les mêmes qu’en 1859.
Les conditions d’écoulement sur le bassin versant sont également incomparables. Les surfaces boisées se sont considérablement développées après la déprise agricole et avec les travaux de reboisement engagés par le service de Restauration des Terrains en Montagne (RTM). Les sols absorbent davantage d’eau, réduisant les ruissellements de versant et les quantités d’eau parvenant aux cours d’eau.
Enfin, les enjeux se sont multipliés, diversifiés, et sont répartis différemment : ils sont à la fois plus nombreux et plus exposés car très présents en fond de vallée, dans le lit majeur de l’Isère. Il est donc certain que les événements ne prendraient pas la même tournure.
Les conséquences d’une crue de la même intensité que celle de 1859 sont aujourd’hui décrites dans le Plan de Prévention du Risques Isère amont. Ce dernier classe en zone inondable une partie importante de la commune de Meylan, de la Tronche et de Saint Martin d’Hère mais pas la ville de Grenoble elle-même.
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Le changement climatique influencera-t-il les risques de crue ?

Avec le réchauffement climatique tel qu’on l’envisage actuellement, la neige se fera de plus en plus rare à basse altitude, diminuant les quantités d’eau stockées en montagne pouvant être à l’origine de grandes crues.
Cet effet pourra cependant être contrebalancé par la probable augmentation des précipitations (intensité et durée des pluies) durant l’automne, liée au réchauffement de la Méditerranée et de l’Atlantique qui généreront des masses d’air plus humides.
Il est donc bien difficile de savoir dans quelle mesure ces paramètres influenceront la formation des grandes crues.
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Qu’est-ce qu’une crue bicentennale ?

C’est une crue qui, statistiquement, a une chance sur 200 de se produire chaque année. On parle aussi de période de retour et on dit alors que c’est une crue qui revient en moyenne tous les 200 ans.
La période de retour est la durée moyenne qui sépare deux crues de même ampleur. On l’obtient à partir d’observations statistiques. Elle informe sur l’intensité d’un événement : plus il est rare, plus il est intense.
En revanche elle ne renseigne pas précisément sur sa fréquence. On a tendance à dire qu’une crue décennale revient en moyenne tous les dix ans, une crue cinquantennale tous les cinquante ans, une crue centennale tous les cent ans, etc.
En réalité il est plus juste de dire qu’une crue décennale a environ une chance sur dix de se produire chaque année. Car un certain nombre de conditions doivent être réunies pour qu’un tel événement se produise, alors que les paramètres varient au cours du temps (notamment les conditions climatiques, qui influencent largement les événements).
Ainsi, le confluent Drac-Isère a connu huit crues égalant ou dépassant la fréquence centennale en 304 ans.
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Comment peut-on savoir le temps qu’il faisait avant la crue du 2 novembre 1859 ?

En France, les premières données météorologiques et hydrologiques exploitables datent du milieu du 19è siècle. On retrouve des séries de mesures (vents, températures, pressions…) remontant aux années 1850. Mais sur le bassin versant de l’Isère, la plupart des données effectuées de manière continue remontent à environ 1880. Pour les années antérieures, des relevés ponctuels ont parfois été effectués, notamment pendant les crues.
Concernant les mesures continues, il est rare de disposer de séries de données complètes : certaines mesures ont été interrompues à un moment donné, des extraits d'archives ont pu être détruits ou égarés...
Des travaux peuvent être entrepris pour tenter de reconstituer les séries de mesure ou certains événements. Les valeurs de débit à Grenoble pendant la crue de 1859 ont par exemple été reconstituées. Les résultats doivent alors être considérés comme des ordres de grandeur et non comme des valeurs exactes.
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Comment savoir si mon logement, mon lieu de travail ou l’école de mes enfants est en zone inondable ?

Si votre habitation est en zone à risque, le vendeur ou le bailleur a pu vous remettre une fiche « état des risques » sur laquelle figure ce renseignement. Cette disposition appelée IAL (Information des Acquéreurs et Locataires d'un bien immobilier) n'est toutefois obligatoire que depuis juin 2006.
Dans tous les cas, vous pouvez consulter en mairie ou en Préfecture l’un des 3 Plans de Prévision du Risque Inondation (PPRI) réalisés pour l’Isère. 75 communes dans les départements de la Savoie et de l’Isère sont concernées. Ces documents déterminent les risques existants en prenant en compte la crue de référence et les facteurs aggravants (cas de rupture de digue par exemple). Le zonage des risques est réalisé à l’échelle cadastrale.
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