Bonjour,
Je suis chargé de prévention des risques et j'étudie dans le cadre de mon travail le comportement humain face aux dangers.
Votre excellent site internet donnant accès à de très bons articles sur la gestion du risque en montagne. Je souhaiterais mettre en avant les facteurs influençant la prise de décision des skieurs face à une zone dangereuse notamment :
- L'évaluation de ces propres capacités, bien souvent surestimées car sous l'influence du groupe et de l'adrénaline.
- La prise de conscience des conséquences, on prend plus conscience de l'exploit réalisé en franchissant cette combe dans la poudreuse que des conséquences catastrophiques en cas de déclenchement d'avalanche.
- L'évaluation du risque de l'environnement neigeux, plaque á vent, pente, météo, nivologie, orientation, ensoleillement...
- L'effort pour se mettre en sécurité, perte de temps pour faire un détour par exemple, coût supplémentaire pour s'équiper avec sondes, pelles, ARVA, ou prendre un service de guide de haute montagne...
Au vue de ces paramètres qui entrent dans le processus de décision du skieur ; je trouve anormal que ce soit lui (le skieur) qui doit prendre lui-même la décision s'il peut s'engager sur une zone enneigée.
En effet l'échelle de risque actuelle : de 1 à 5, laisse une trop grande ambiguïté pour le skieur sur les niveaux 3-4 et le laisse seul face à sa décision.
L'évaluation du risque doit être directement lié à la décision à prendre ; les évaluations des risques doivent conditionner la décision, le résultat des évaluations des risques doit provoquer une décision claire.
Je suggérerai d'associer clairement au niveaux des risques 3-4 et 5 ; une interdiction formelle de pratique hors-piste (soumis a contravention) comme le drapeau rouge sur les plages en bord de mer.
Une pratique avec précaution (bon niveau, accompagné d'un guide et de matériel de recherche) pour le niveau 2.
Aucun problème pour faire du hors-piste ; aucun risque d'avalanche en niveau 1.
Il est anormal de laisser la prise de décision aux skieurs en annonçant un niveau 3 ou 4. C'est d'ailleurs sur ces niveaux que la grande majorité des accidents arrivent, car on reste dans l'incertitude. L'échelle devrait être modifiée sur 3 niveaux seulement :
1 Aucun risque d'avalanche ; zone sure. (niveau 1 actuel)
2 Pratique du ski dans cette zone uniquement si les skieurs ont un bon niveau, sont en groupe et possède l'équipement d'alerte et de recherche (niveau 2 actuel).
3 Pratique du ski dans cette zone strictement interdit, sous peine de contravention (niveau 3-4-5 actuel).
A votre disposition pour échanger sur le sujet des niveaux d'évaluation du risque avalanches.
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