La vigilance au fil des ans


Tirer les leçons des événements passés pour faire de la vigilance un outil toujours plus performant, fiable et compréhensible, telle est la démarche menée par Météo-France et ses partenaires institutionnels.

 

Petite histoire de la vigilance météo


Jusqu’en 2001, des BRAM (Bulletins Régionaux d’Alerte Météorologique) étaient transmis par Météo-France aux services de l’Etat et de secours, mais ils n’étaient pas accessibles au grand public.

Les tempêtes dévastatrices de 1999 ont mis en avant la nécessité absolue d’une part d’informer également la population de l’arrivée de phénomènes météorologiques dangereux pour qu’elle puisse s’y préparer et, d’autre part, de donner une idée du danger encouru. C’est dans cette optique qu’a été créée la vigilance météorologique, dont la première carte a été publiée le 1er octobre 2001.

Elle prenait alors en compte 5 phénomènes : les fortes précipitations, les vents violents, la neige, les orages et les avalanches. La canicule et le grand froid sont venus s’y ajouter en 2004. En 2007, le pictogramme Pluie-inondation a remplacé celui des Fortes précipitations.

La fin de l’année 2011 devrait voir apparaître pour les départements côtiers un nouveau pictogramme « vagues-submersion » renvoyant au risque de submersion marine. Quant aux phénomènes de pluie et d’inondation, la création d’un nouveau pictogramme « inondation » permettra de mieux rendre compte du danger de propagation d’une crue de l’amont vers l’aval dans une grande rivière.

 

L’apport des retours d’expérience


Toute vigilance orange ou rouge est analysée a posteriori pour en tirer des enseignements.

  • Améliorer la procédure…

… en ressortant de chaque situation ce qui a bien fonctionné, ce qui peut être amélioré et quels aspects ont fait défaut.

Météo France et les autorités ont par exemple estimé que la canicule de 2003 aurait peut-être été moins meurtrière si la population avait pu s’y préparer. En conséquence, ce phénomène a été pris en compte dans la vigilance météorologique dès 2004.

Le bilan de la tempête Klaus qui a touché le Sud-Ouest du pays le 24 janvier 2009 a quant à lui mis en avant :
    - une bonne coordination entre Météo-France et les acteurs de la sécurité civile qui a permis une gestion satisfaisante de l’événement
    - la nécessité de compléter les conseils de comportement en cas de risque de coupure de courant, car plus de la moitié des décès ont été provoqués par des intoxications au monoxyde de carbone liées à une mauvaise utilisation de groupes électrogènes et de chauffages d’appoint
    - la nécessité de rendre plus visible, lors de ce type de tempête, le risque de fortes vagues à la côte et de submersion du littoral. La tempête Xynthia de février 2010, quoique moins intense que Klaus, en provoquant des inondations meurtrières, n’a fait que confirmer cette nécessité. Les développements complexes ont été initiés dès 2009. Ils se fondent sur des compétences partagées (mesures de hauteurs d’eau en temps réel, modèles de vagues, connaissance des vulnérabilités locales…). Le pictogramme « vagues-submersion » sera pris en compte par la vigilance fin 2011.


  • Réduire le nombre de fausses alarmes…

… en étudiant les erreurs commises en matière d’estimation des niveaux de risque pour ne pas les reproduire : pour chaque épisode orange ou rouge, Météo-France regarde si le seuil de vigilance fixé était bien en adéquation avec les conséquences observées à posteriori.


  • Rendre l’information compréhensible pour tous

L’association des phénomènes pluie et inondation en 2007 visait notamment à améliorer la communication sur les événements attendus et éviter de reproduire ce qu’il s’est passé dans le Gard en 2005 : le département avait été rétrogradé du rouge à l’orange pour fortes précipitations avant l’amplification des inondations. L’événement avait suscité l’incompréhension du grand public pour qui pluies et inondations forment souvent un tout.

Avec du recul, le phénomène va finalement être traité différemment, pour permettre de distinguer notamment les crues lentes sans lien direct avec les précipitations locales.


Qui fait vivre la vigilance météo ?


Le Conseil Supérieur de la Météorologie, organe de concertation entre Météo-France et ses utilisateurs publics et privés qui se réunit au moins une fois par an, est composé de onze commissions : parmi elles, la commission Sécurité Civile étudie les besoins en matière de protection des personnes auxquelles Météo-France pourrait répondre.

Un comité de pilotage de la vigilance se réunit au moins une fois par an pour décider des évolutions à donner à la vigilance météorologique. Il est.constitué de représentants de Météo-France, du ministère de l’Ecologie, du Ministère de l’Intérieur (Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion des Crises), de la Direction Générale de la Santé, de l’Institut de Veille Sanitaire et du Service d’Hydrographie et d’Océanographie de la Marine

Au sein de ce comité de pilotage, un comité de suivi permanent se réunit trois fois par an.


   
 

 
 


 

 

 

 
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