"au-delà de l'imaginable" la catastrophe de la valdaine du 6 juin 2002
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Catastrophes naturelles en Isère

Reportages photographiques de mars 2001 à mai 2008
La nature indomptable ?

Les Ruines de Séchilienne
Les Ruines de Séchilienne
Commune de Séchilienne (vallée de la Romanche)
- 16 octobre 2002 -


Les Ruines de Séchilienne sont situées sur le versant sud du Mont Sec à la pointe du massif de Belledonne. Le massif est essentiellement constitué de roches cristallines (micaschistiques*) fracturées et instables. Les principales fractures engendrent des affaissements de terrain et découpent le versant en compartiments de roches qui se déforment à des rythmes divers jusqu’à la rupture.

L’instabilité du versant a été provoquée, entre autres, par le retrait du glacier würmien de la Romanche, il y a 15 000 ans. Le massif a été soumis à une forte décompression marquée par l'ouverture de fractures et l'affaissement du sommet du Mont Sec. La structure du massif résulte également de l’activité torrentielle existante depuis le retrait du glacier. Les eaux de ruissellement s’infiltrent par le réseau de fractures et constituent un système hydrogéologique discontinu. Les événements météorologiques (période pluvieuse, dégel, …) produisent de brusques et importantes variations de la pression exercée par l’eau. De plus, la forte pente du versant est un facteur moteur du mouvement.

Le phénomène des Ruines de Séchilienne n’est pas un glissement proprement dit mais ce que les spécialistes appellent « une rupture interne progressive » par fracturation. Cette rupture se traduit par une désagrégation du massif qui s’affaisse sur lui-même. C’est un phénomène géologique irréversible et continu.

Au cours de l’hiver 1985, une recrudescence des chutes de blocs et une augmentation de leur calibre alertent les pouvoirs publics. Un système de surveillance est alors mis en place pour définir l’ampleur du risque. L’auscultation du versant a permis de délimiter un secteur en mouvement de 70 hectares, s’étageant entre 500 et 1150 mètres d’altitude environ. La zone en mouvement est estimée à 100 millions de m3.

Un collège d’experts internationaux, missionné par le Ministère chargé de l’environnement, a été chargé d’évaluer précisément le phénomène et de formuler des hypothèses de scénarios d’éboulement. D’après les rapports d’expertise, rapport Panet I (décembre 2000) et rapport Panet II (décembre 2003), les scénarios envisageables sont :

- à court terme (d’ici une dizaine d’années), un éboulement de toute la zone considérée comme active soit un volume évalué à 3 millions de m3. Les experts estiment qu’un éboulement en plusieurs phases de cette zone est un scénario plus probable qu’un éboulement en une seule phase. Ils précisent cependant que l’intervalle de temps entre les éboulements successifs ne peut être prévu : une heure, un mois, une année, …
- à court terme et moyen terme, l'éboulement de volumes de 20 à 25 millions de m3 peut-être considéré comme peu probable voire très improbable. L'éboulement de 100 millions de m3 peut-être considéré comme quasiment impossible.

En fonction du volume de l’éboulement, le fond de la vallée risque d’être complètement obstrué. La formation d’un barrage naturel empêchant la Romanche de s’écouler est une menace sérieuse.

Dans le cas du scénario de 3 millions de m3 qui tomberait en une fois, l’éboulement représenterait un volume équivalent à 5 m de terre sur 100 terrains de football. Un barrage d’une dizaine de mètres stockant un volume d’eau de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de milliers de m3 pourrait être créé. Sous la pression de l’eau, le barrage pourrait finir par céder et engendrer une inondation de la vallée. Les infrastructures d’eau, de gaz et de téléphone ainsi que les voies de communication seraient fortement endommagées.

Par ailleurs, aux risques naturels pourraient se succéder des risques technologiques (industriels) compte tenu des industries existantes en aval du site : les plate-formes chimiques de Jarrie et de Pont-de-Claix.



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