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Politiques publiques | Risque industriel

Bilan de la démarche "communication externe à chaud" suite à un accident sur une installation industrielle

Publié le 18 fevrier 2009

Par Nelly Mioni

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Bilan de la démarche

En décembre 2006, l'UIC (Union des Industries Chimiques) et le BARPI (Bureau d'Analyses des Risques et des Pollutions Industrielles du Ministère en charge de l'Ecologie) ont lancé la démarche volontaire de "communication externe à chaud" suite à un incident ou un accident sur une installation industrielle. Ceci, afin d'instaurer un dialogue permanent avec les riverains des sites. Aujourd'hui, l'UIC présente le bilan de ces deux années.

 

En décembre 2006, dans le cadre de leur collaboration régulière, notamment sur les retours d'expériences, le BARPI du Ministère de l'Ecologie et du Développement durable, et l'UIC ont pris l'initiative avec l'Union Française des Industries Pétrolières (UFIP), de développer une démarche de "communication à chaud" auprès de différentes personnes (salariés, riverains, presse locale, élus...) en complément de la communication obligatoire des accidents aux CLIC (Commission Locale d'Information et de Concertation).

L'objectif est d'instaurer un dialogue permanent entre les industriels de la chimie et de la société et d'établir une relation de confiance avec les riverains.

Cette communication existait déjà mais il était nécessaire d'harmoniser les bonnes pratiques d'information des riverains et d'encourager tous les établissements à aller dans ce sens. Dès janvier 2007, les usines chimiques classées Seveso (seuil haut et seuil bas) ont mis en place une communication des incidents pouvant survenir au cours de leur activité. Par l'intermédiaire de la presse, de la mairie ou des associations, elle signale :

  • la nature de l'incident même mineur (odeur, bruit, rejet...) susceptible d'engendrer l'interrogation d'un riverain
  • son degré sur une échelle de 1 à 6 établie d'après l'échelle européenne, basée sur un indice de "matières dangereuses relâchées"
  • les conséquences immédiates
  • et les mesures prises.

Bilan de la démarche 2007-2008

Le 12 février dernier, lors d'une conférence de presse organisée à Lyon, l'UIC a présenté le bilan de cette démarche de "communication à chaud".

En 2007 et 2008, sur 434 incidents déclarés par l'ensemble des établissements Seveso à l'Inspection des risques industriels (Direction régionale de l'industrie de la recherche et de l'environnement) , 25 % ont fait l'objet d'une "information à chaud". La Chimie a déclaré 214 incidents et communiqué dans 28 % des cas.

Nature des incidents :

  • 75 % rejets de matières polluantes, odorantes ou dangereuses
  • 20 % départs de feu ou incendies
  • 8 % explosions

Selon le rapport, il n'y a "pas de différence sensible entre typologies d'événements avec ou sans information à chaud". Par contre, il souligne qu'en cas d'activation de POI, le taux "d'information à chaud" double pour atteindre 1 cas sur 2. Entre 2007, année de lancement de la démarche et 2008, le nombre de communiqués envoyés à la presse locale a augmenté de 8 %.

Une enquête réalisée en avril 2008 révèle que les exploitants qui n'ont pas communiqué :

  • considèrent prioritaire la gestion des aspects techniques
  • n'ont pas toujours l'autorisation de leur groupe
  • craignent d'affoler la population et de détériorer leur image
  • considèrent la démarche difficile pour les petites sociétés
  • ne perçoivent pas l'utilité de communiquer (minorité).

Face à ces chiffres en dessous des objectifs fixés initialement, l'UIC s'est mobilisée en 2008 en réalisant des actions de sensibilisation et de communication auprès des industriels afin d'atteindre l'objectif de 90 % des incidents communiqués à la presse locale.

Quels sont les freins à cette communication ?

Patrick Pouchot, responsable communication et relations extérieures du site Perstorp à Pont de Claix (Isère), souligne que "l'exercice n'est pas toujours facile, mais cela répond à une attente réelle de la part de nos interlocuteurs : riverains, élus, presse, associations... Notre site est classé Seveso seuil haut en zone très urbanisée. De ce fait, des incidents mineurs sont souvent perceptibles de l'extérieur. Il est de notre devoir d'informer notre environnement rapidement pour dissiper les craintes éventuelles".

Selon les industriels, les difficultés tiennent essentiellement :

  • au manque de personnel dédié à la communication
  • à l'inexpérience en matière de relations de presse
  • et à la peur d'inquiéter la population qui n'est pas habituée à ce qu'on lui rapporte les incidents mineurs.

 

Philippe Prudhon, directeur du département technique de l'UIC conclut : "La démarche de communication à chaud est encore récente, elle s'inscrit progressivement dans la pratique et demande du temps. A chacun de trouver le modèle pour instaurer un meilleur dialogue".

Les perspectives 2009 sont la poursuite de la sensibilisation (en particulier les PME) à l'importance de cette communication et au renforcement de la formation à la communication.

En savoir plus :

> Site de l'Union des Industries Chimiques (UIC) et communiqué de presse "L’information à chaud en cas d’incident "
http://www.uic.fr/

> Site du BARPI
http://www.aria.developpement-durable.gouv.fr/


Télécharger :

> Présentation du bilan de la démarche "Communication à chaud" en cas d'incident
/PDF/actualite/articles/Presse_COMACHAUD_120209__2_.pdf



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