Depuis les années 70, les accidents ont connu une attention croissante du fait de leur gravité et d’une inquiétude sociale grandissante. Nombre de citoyens, de journalistes, font régulièrement référence à Tchernobyl, Seveso et Fukushima par exemple. Chaque accident altère la sérénité apparente du public et des experts, passant par des états qui vont de la sidération à l’indignation. L’accident que l’on qualifiait d’improbable est survenu. Des promesses sont faites : « Il ne se reproduira plus ; toute la lumière sera faite… » Des commissions d’enquête sont désignées. Des enseignements sont tirés, des mesures prises. Mais des accidents se reproduisent.
En France, depuis plus d’une décennie au moins a émergé – lentement, avec difficulté – la dimension organisationnelle. Mais tous les experts ne semblent pas s’accorder sur son contenu. La dimension organisationnelle des accidents est-elle un simple complément aux approches antérieures ? Conduit-elle, au contraire, à un réaménagement profond des perspectives, ouvrant un champ nouveau d’actions et d’améliorations pour la prévention ?