Jeudi 5 juillet 2012 s’est tenu à Paris un colloque sur l’évacuation de masse, organisé par le Haut Comité Français pour la Défense Civile (voir programme en pièce jointe). Les présentations, effectuées par des intervenants de différents horizons et nationalités (française, américaine, britannique et néerlandaise), ont permis un aperçu global des réflexions actuelles sur la question de l’évacuation de populations nombreuses, une problématique délicate en France.
Le déplacement temporaire de populations n’y a en effet été pratiqué que de très rares fois depuis le 20e siècle. Il existe donc dans notre pays un manque certain d’expérience et de « culture » de l’évacuation, un volet de la gestion de crise pourtant fondamental pour assurer la sécurité de populations qui pourraient un jour être amenées à devoir quitter – pour une durée plus ou moins longue – leur lieu de vie.
La planification des évacuations de masse, relevant de la responsabilité de l’Etat et mise en œuvre en France par les préfets de zone et de département et les maires, a justement pour objet de les optimiser. Le principe est d’identifier en amont, entre autres choses, les modalités d’alerte de la population et les moyens nécessaires d’une part à la prise en charge des populations (y compris non autonomes) et, d’autre part, permettant d’assurer la sécurité de leurs biens.
Afin d’enrichir les réflexions en matière de planification, des organismes publics et privés tentent de simuler la répartition des flux dans le temps et dans l’espace. Les techniques de modélisation varient d’un pays et d’un établissement à un autre, mais l’objectif reste identique. Il s’agit d’anticiper les réactions des populations pour optimiser les procédures d’évacuation, notamment en cherchant à décongestionner les réseaux de transport (axes routiers en premier lieu), dont la paralysie empêcherait finalement les individus de gagner une zone refuge dans les temps requis.
Une solution est de procéder à une évacuation en plusieurs phases, secteur par secteur, selon un découpage et un ordre de marche pré-identifiés. Mais avant d’envisager l’évacuation complète d’un territoire, il convient de se demander si elle est indispensable. Les retours d’expérience montrent en effet que l’évacuation de plusieurs dizaines à centaines de milliers personnes en 24 à 48h est irréaliste, et ne constitue la plupart du temps pas une impétueuse nécessité, une part de la population ayant la possibilité de se mettre à l’abri sur place ou à proximité de son habitation.
Même lorsque le nombre de personnes déplacées est réduit, une évacuation demeure une procédure lourde et dont le déroulement ne peut en aucune manière être tout à fait conforme à ce qui avait été planifié, dans la mesure où la composante humaine entre en jeu. Car si les modèles permettent de dégager certaines tendances en matière de comportement collectif lorsque les individus d’un groupe sont soumis au stress d’une telle expérience, leurs réactions individuelles ne peuvent en revanche être anticipées avec certitude.
L’irrationalité des comportements est généralement corrélée à une certaine incompréhension de la situation et méconnaissance de l’existence de mesures visant à assurer la sécurité des personnes. Il est donc nécessaire de communiquer largement en amont sur les procédures prévues en cas d’évacuation. Cette sensibilisation de la population est d’autant plus indispensable que son comportement conditionnera l’efficacité globale du dispositif, grâce à son aptitude à percevoir l’alerte et à respecter les consignes de sécurité en se rendant au lieu de regroupement prévu, avec le moyen de transport approprié etc.
En résumé…
Les éléments à retenir de ce colloque sur l’évacuation de masse, à savoir ceux qui sont apparus récurrents au fil des différentes présentations, sont les suivants :
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