Initiatives locales & bonnes pratiques
En 2016, la journée du 23 juin « Face à la crise au niveau local » organisée par l’IRMa et ses partenaires, qui s’est tenue à l’Hôtel de la Métropole de Lyon avec 145 participants, a clairement fait apparaître le besoin, des responsables et décideurs locaux, de se préparer à faire face à des situations de crise et elle n’est pas la seule. D’autres manifestations ont également fait apparaître que ce sujet était une préoccupation dans l’agenda des élus locaux. Daniel VITTE, Président de l’Association des Maires de l’Isère en a d’ailleurs fait son sujet phare lors du 59ème congrès départemental des maires et adjoints de l’Isère qui s’est réuni le 8 octobre 2016 à La Terrasse ou plus de 900 édiles ont pu à cette occasion écouter le message de l’IRMa : « Face à la crise, il faut s’entrainer collectivement pour être prêt… Avec la nécessité de se former ».
Face à ce besoin de préparation des territoires et fort de son expérience en matière d’organisation de la gestion des crises et des risques au niveau local, l’IRMa a adapté son programme de formation 2017 « chez vous ou chez nous » pour répondre toujours mieux aux besoins de ses partenaires (voir lien en bas de page pour accéder au programme de formation 2017).
Tel que le Général VERNOUX, un des membres actif de l’IRMa, aime à le dire : « tous les intervenants prenant part à la gestion d’une crise doivent se préparer à faire face à l’incertitude, l’insolite, l’absurde, l’insupportable et être prêts à agir de manière exceptionnelle, sans repère ni référence. Cela n’est pas inné et pour devenir un initié, il faut franchir 4 stades d’apprentissage. ». Il n’y a donc pas de secret : il faut se préparer aux perturbations, à l’effet de surprise et à l’incertitude pour espérer gérer la crise de la meilleure manière possible.
La gestion d’une crise, qui se base avant tout sur le « bon sens » de ceux qui interviennent et prennent les décisions, nécessite l’acquisition d’un savoir-être et d’un savoir-faire. Ces acquisitions doivent ainsi apparaître parmi les premiers objectifs à atteindre lors d’entraînements et d’exercices de mise en situation. Il ne s’agit donc pas de chercher à prévoir ce qui est imprévisible mais bien de créer un collectif d’aide à la décision, de « s’habituer » à ce que tout ne se déroulera pas comme prévu et surtout de se familiariser avec les outils à disposition pour piloter la crise.
C’est pourquoi, régulièrement, les équipes de l’IRMa proposent et développent des actions innovantes de sensibilisation et des modules d’entraînement, avec des thématiques et difficultés plus ou moins élaborées pour préparer le collectif de crise. Ces exercices jouent donc un important rôle de vérification de la pertinence de l’organisation de crise et de son fonctionnement ainsi que de l’opérationnalité des outils développés.
Nous entraînons ainsi des cellules de crise formalisées dans des Plans Communaux de Sauvegarde (PCS) mais également des organismes privés, des établissements recevant du public ou d’autres intervenants ayant éventuellement à faire face à une situation d’urgence, lors d'exercices de mise en situation sur table ou développés de manière partielle sur le terrain.
Notre Institut développe, prépare et anime des exercices de simulation de crise toujours plus immersifs pour les partenaires qui souhaitent mettre à l’épreuve leur organisation sur la base de scénarii de crise adaptés aux risques encourus sur leurs territoires (inondations, accidents industriels, rupture d’approvisionnement d’eau potable et autres).
Ces exercices sont systématiquement précédés de formations spécifiques qui concourent à l’acquisition par les participants de savoir-faire dans la conduite des opérations en situation exceptionnelle dans un contexte d’apprentissage « maison ».
Nos scénarii d'entraînement et d’exercice à la gestion de la crise permettent ainsi de tester la robustesse des organisations au cours de mises en situation. La capacité opérationnelle est testée à plusieurs niveaux, par exemple :
- La mise en vigilance du collectif et l’alerte de celui-ci ;
- Les procédures d’armement du dispositif et la mise en place des cellules de crise ;
- Les premières réponses à un événement, la gestion de l'urgence et de la sauvegarde ;
- La robustesse des chaînes de commandement ;
- La communication de crise (médias, réseaux sociaux, population, autorités et autres) ;
- L’information et l'alerte des populations ;
- L’implication civile et citoyenne dans le dispositif communal ;
- Et tout autre aspect qu’il serait intéressant de tester.
Lors des entraînements sur table ou des exercices de crise en grandeur réelle, nous mettons en situation les responsables, leurs organisations et leurs outils d’aide à la décision afin d'éprouver et d'améliorer les dispositifs, les réflexes ainsi que les plans, outils et équipements de gestion de crise.
Les entraînements sur table ont donc un intérêt tout particulier car ils permettent de créer la cohésion du collectif auprès des responsables dans l’aide à la prise de décision, de tester les savoir-être et de favoriser la polyvalence pour des situations dégradées. Ces entraînements se dédouanent du chronogramme et du timing de l’exercice grandeur réelle pour se concentrer sur la cohésion des équipes.
Comme le dit souvent le Général VERNOUX : « les entraînements sur table ne coûtent pas cher et rapportent gros […] ils permettent de créer le savoir être de chacun et surtout la cohésion de l’équipe […] il n’y a ni scénario ni timing, on recherche le travail en équipe dans sa plus haute qualité. » (voir son article en bas de page).
En effet, un exercice coûte cher et est chronophage dans sa préparation. Cela étant, les simulations de crise sur table précèdent souvent la mise en œuvre d’un exercice grandeur réelle pour donner à ce dernier toute sa portée pédagogique. L’IRMa a ainsi développé toute une série d’exercices de simulation sur table, qu’il propose aujourd’hui avec l’animation associée, pour les collectivités qui sont demandeuses.
Récemment, les élus et directeurs des communes de Saint-Laurent-du-Pont, Échirolles et Vif dans l’Isère, de Saint-Paul-en-Jarez dans la Loire ou encore de Rillieux-la-Pape dans le Rhône ont pu tester leur savoir-être et leurs cellules de crise face à un scénario d’accident de transport de matières dangereuses ou d’inondation propre à leurs territoires :
Quelle stratégie opératoire mettre en œuvre en l’absence des services de secours dès les premiers instants de l’évènement ? Comment coordonner la mise en œuvre des opérations de sauvegarde avec les services de secours ? Quelles consignes et quelles informations y-a-t-il lieu de dispenser auprès des riverains et par quels moyens, auprès des médias ? Voici par exemple certaines des nombreuses interrogations que ce sont posés ces collectifs.
Ces entraînements sur table ont ainsi permis de :
- Tester les schémas d’alerte et les modalités d’armement d’un Poste de commandement communal (PCC) ;
- Mettre en œuvre et évaluer le fonctionnement des PCC ;
- Inciter le collectif à se saisir des outils documentaires du PCS et des cartographies opérationnelles associées de manière pédagogique et ludique ;
- Faire apparaître la difficulté de traiter de manière circonstanciée des appels téléphoniques fictifs qui étaient vidéoprojetés pour ces occasions ;
- Mettre à l’épreuve les décideurs et le collectif face à l’incertitude de la situation en devant définir la stratégie opératoire sans les conseils des services de secours sur les premiers instants ;
- Faire prendre conscience de la délicatesse de communiquer avec les différents publics cible tels que rédiger des communiqués et des messages à la population tout en devant gérer les rumeurs générées sur les réseaux sociaux ;
- Etc.
Les séances de débriefing à chaud qui ont suivi ces entraînements sur table et qui doivent être systématiques, ont permis d'identifier des axes de progrès et de définir des plans d'amélioration des dispositifs et pratiques de gestion de crise pour ces communes.
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