Les facteurs d'évolution des glissements


Un glissement de terrain peut se produire de manière brutale ou à la suite de la déstabilisation progressive (sur une longue période) d’un terrain en pente, traduisant sa perte d’équilibre.

 

La stabilité des versants, un rapport de force entre cohésion et gravité

La stabilité des terrains dépend de l’opposition entre deux forces :

  • la cohésion, qui est la force d’attraction qui permet aux particules du sol de se maintenir reliées les unes aux autres,
  • et la gravité, c’est-à-dire la force qui attire les corps vers le centre de la terre.

Autrement dit, un versant est stable lorsque la cohésion du sol est plus importante que la contrainte exercée par la gravité. Lorsque ce rapport s’inverse, le seuil de stabilité est dépassé et le déséquilibre se manifeste par un départ en masse de matériaux, correspondant à un glissement de terrain.

Les modifications apportées au milieu, qu’elles soient liées à l’action de l’homme ou naturelles, jouent en la faveur de l’une des deux forces et influencent la stabilité des versants.

 

Quel rôle joue l’homme dans la déstabilisation des terrains ?

La présence de l’homme dans un espace se traduit par des remaniements de terrain et une modification des conditions d’équilibre des versants, ce qui peut contribuer à les déstabiliser.

La concentration des eaux par suite de rejets non maîtrisés ou de rupture de canalisations, la surcharge de terrains par suite de remblaiements intempestifs peuvent, par exemple, déstabiliser profondément les terrains. La mise en place d’infrastructures peut donc mener à la réactivation d’un glissement ancien ou bien accélérer les processus de déstabilisation en cours, voire déclencher un glissement dans une zone initialement stable mais fragile.

Les travaux en pied de versants peuvent également avoir des conséquences considérables : le fait de modifier ou de faire disparaître des terrains situés en aval, par exemple en effectuant des terrassements, a pour effet de déstabiliser l’ensemble de la masse amont qui prenait appui dessus pour assurer son équilibre.

 

Les facteurs naturels de déstabilisation et de réactivation

On parle de perte de butée de pied pour désigner ce type de déstabilisation, liée à la disparition d’un appui en aval. Le même mécanisme peut se produire sous l’action érosive du réseau hydrographique, lorsqu’un cours d’eau qui s’écoule au pied d’un versant vient en saper la base.

D’autres paramètres physiques peuvent entrer en jeu dans la diminution de la force de cohésion, comme par exemple :

  • la température du sol : lorsque de l’eau gèle dans le sol, cela peut faire éclater la roche, tout comme cela se produit quand une bouteille d’eau pleine reste longtemps au congélateur
  • les séismes : les secousses peuvent entraîner un remaniement des matériaux, modifiant localement le contexte physique, comme par exemple le cisaillement et la localisation des axes d’écoulement souterrain et de sources
  • les conditions météorologiques : les argiles se gonflent et se rétractent à mesure qu’alternent les périodes de fortes pluies et de sécheresse, entraînant des mouvements du sol localisés ; par ailleurs, les précipitations peuvent entraîner d’importantes infiltrations d’eau

Ces quelques exemples montrent que l’eau joue un rôle important dans la déstabilisation des versants, et en particulier quand elle agit sur des terrains argileux.

   
 

 
 


 

 

 

VIDEOS


Les glissements de terrain – Mécanismes généraux d’évolution (Interview de Lilianne Besson, géologue expert, ancien chef de la Mission Interservices des Risques naturels (MIRNAT) en Isère)



 
  © 2000 - 2015 Institut des Risques Majeurs | Plan du site | Notice légale | Crédits |