Sciences | Mouvement de terrain
Didier Hantz : A l'échelle des Préalpes du Nord, la période de retour des éboulements de plus de 10 000 m3 est d'au moins 10 ans, et celle des évènements de plus de 100 000 m3 de l'ordre de 50 ans.
Didier Hantz : Certains gros compartiments rocheux susceptibles de s'ébouler peuvent être détectés par une étude approfondie de la falaise, mais d'autres ne sont pas évidents a priori. Dans le cas du Granier, le compartiment qui s'est écroulé en avril-mai 2016 dans la face Est avait été bien identifié auparavant par des collègues du laboratoire Edytem de Chambéry, alors que celui qui s'est écroulé en janvier dans la face Ouest n'avait pas été repéré. Pour les compartiments qui ont été identifiés, une surveillance rapprochée permet généralement de détecter l'imminence de la chute. Pour les autres, une approche globale de la falaise permet de donner une période de retour en fonction du volume, comme pour les plus petits évènements.
Didier Hantz : Concernant les signes précurseurs, on ne peut pas dire qu'il n'y en a pas eu, car ces falaises n'étaient pas suivies, comme l'est actuellement le Saint-Eynard (réseau sismologique de l'observatoire des falaises : https://isterre.fr/recherche/projets-de-recherche/projets-en-cours/labex-equipex/article/labex-osug-2020-morphologie-des). Attention, il s'agit d'un suivi scientifique et pas d'une surveillance opérationnelle pour laquelle L’ISTerre serait mandaté par une autorité administrative.
Je pense qu'avant une chute de 100 000 m3, il se produirait des chutes plus petites qui seraient détectées par le réseau (mais personne n'est de garde 24h sur 24 comme c'était le cas pour Séchilienne ou le Néron par exemple). On peut juste dire qu'il n'y a pas eu au Granier de signes précurseurs suffisamment spectaculaires pour alerter la population.
Concernant le volume, il semble à priori que la barre inférieure du Saint-Eynard s'érode par paquets plus petits mais plus fréquents que le Granier. Mais ce n'est pas le cas de la barre supérieure.
Didier Hantz : Je le pense oui. Mais une surveillance sismologique des 30 km de falaise entre Grenoble et Chambéry est difficilement envisageable, pour une question de moyens et de coût. Ce qui est envisageable, c'est une surveillance "citoyenne" par l'intermédiaire d'un site web où les gens signaleraient les chutes observées près de chez eux. Et le responsable du site pourrait alerter les autorités compétentes.
Didier Hantz : Les exemples d'éboulements prévus l'ont été à partir d'une surveillance par extensomètres : il existe trois cas d’éboulements prévus par le bureau d’étude SAGE et un cas prévu par le CETE Lyon (aujourd’hui CEREMA).
L'éboulement de Randa qui a eu lieu en Suisse en 1991, d’un volume de 30 millions de m3, a été précédé par de nombreuses chutes. Enfin les éboulements dont on trouve la vidéo sur internet étaient généralement attendus.
Didier Hantz : Je n'en connais pas, mais il y a rarement des analyses en retour pour deux raisons :
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