Juridique | Mouvement de terrain
Sur une route de montagne, aux premiers jours de janvier, un bloc rocheux de 650 kg se décroche et chute sur un véhicule en circulation. Le conducteur est indemne, mais sa passagère décède sur le coup. Elle était âgée de 36 ans et était enceinte de 7 mois.
La victime dispose d’un régime de présomption de faute. Aussi, passée l’émotion d’un tel drame, la famille met en cause la responsabilité de la collectivité. Dans un tel cas, la collectivité peut être mise en cause pour un défaut d’entretien normal de l’ouvrage qui peut relever de deux points : une absence de signalisation ou une signalisation inadaptée et/ou une lacune dans les mesures de protection.
Il appartient donc à la collectivité de rapporter la preuve du bon entretien de l’ouvrage.
Antérieurement à cet accident, le juge administratif a statué sur des cas similaires. Les critères retenus par la jurisprudence sont les suivants :
Ces critères ont conduit aux mises en cause des collectivités concernées. La configuration géographique et l’importance des voies à inspecter n’est pas une cause exonératoire de responsabilité.
Dans cette affaire, les éléments recueillis par l’assureur responsabilité civile de la collectivité et l’expert mandaté par ce dernier s’attachent à la configuration des lieux (en l’espèce, un talus abrupt et des murs de soutènement assurant la stabilité de la chaussée) et au caractère prévisible de la chute du bloc (dans notre exemple, le site est globalement sain, il n’y avait pas nécessité de mettre un place un dispositif de protection spécifique).
Toutefois, la période à laquelle a eu lieu l’accident est marquée par une succession d’événements climatiques : période de chaleur succédant à des jours de gel, puis d’importantes précipitations.
À l’inspection des lieux, il est relevé que :
A la faveur de cette inspection, l’assureur et l’expert[1] disposent de suffisamment d’éléments favorables à la preuve de l’entretien normal de l’ouvrage car :
Pour se prémunir de tout risque, il est recommandé que la collectivité veille à :
En effet, si la surveillance existe dans les faits, il faut être en mesure de la prouver en disposant de justificatifs.
[1] Ce dossier a pu être géré à l’amiable par l’assureur de la collectivité. Il n’a pas fait l’objet d’une décision de justice.
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