"Dans les années 70, cette rivière est rectifiée, sur 600 mètres, pour la rendre droite et qu'elle se jette dans le Sornin. Une digue de deux mètres de haut est alors construite, en urgence, à base de gravats et de remblais. Aujourd'hui, cet édifice, très dégradé, risque de rompre à tout moment. "Si une crue arrive au pied de la digue, ce qui correspondrait à une crue décennale, il y a 80 % de chance qu'elle lâche", prévient Céline Déchavanne, directrice du Symisoa, le Syndicat mixte des rivières du Sornin et de ses affluents. Si elle venait à rompre, plus de 200 habitations du quartier voisin pourraient se retrouver les pieds dans l'eau. Pour éviter cette situation, la zone va totalement être modifiée. D'abord, le lit de la rivière va être redessiné avec des méandres. Il sera aussi moins large, afin de bénéficier d'une hauteur d'eau plus importante. Les vaches occupant une partie du terrain ne pourront plus y accéder et près de 10.000 arbres, de différentes espèces, seront plantés. "On va améliorer la qualité de l'eau et les capacités de recharge de la nappe phréatique. On souhaite que le Bézo retrouve une forme naturelle, presque sauvage."
"Si la ville de Grenoble n’a pas connu d’inondation dévastatrice depuis 1859, le risque ne s’est pas pour autant évaporé. Sécheresse, augmentation du niveau des mers, phénomènes météo extrêmes : le changement climatique pourrait avoir des incidences sur le risque de crue dans la capitale des Alpes. Juliette Blanchet, chercheuse à l’Université Grenoble Alpes note deux phénomènes qui pourraient accentuer le risque d’inondation dans la capitale des Alpes : « Les fortes inondations sont dues aux précipitations et l’on sait qu’avec le réchauffement climatique, les orages puissants sont davantage fréquents », explique la scientifique. Un autre marqueur inquiète les spécialistes : « En asséchant les sols, les récents épisodes de sécheresse à Grenoble ne permetent plus au sol d’absorber l’eau. Cela pourrait entraîner une crue soudaine qui créerait d’énormes dommages », alerte Juliette Blanchet. On sait par exemple que les précipitations extrêmes toucheront le sud de Grenoble, donc le Drac, car cette zone est soumise au climat méditerranéen. Pour conclure, la scientifique de l’Université de Grenoble explique que « le risque d’inondation n’est pas arrivé avec le réchauffement climatique, mais que ce dernier l’accentuera dans les prochaines années »."
Risques Hebdo est réservé aux adhérents, pour le consulter :
Profitez de tout le contenu du site (actualités, photos, vidéos, dossiers, articles...) et rejoignez le réseau (accès à toutes nos publications, aux journées d'échanges, aux documents techniques et au forum...)
Pour renouveller votre abonnement c'est ici
Pour toute question : info@irma-grenoble